Une exécution exemplaire pour une transformation exigeante

La ville de Liège vit actuellement une transformation urbanistique intense, en parallèle du chantier du tram. En marge de ce projet titanesque, de nombreux bâtiments publics sont rénovés, à commencer par la tour de la Cité Administrative, en plein centre-ville. Réalisée dans le cadre d’un financement FEDER, la rénovation fera de la tour vétuste une véritable référence en termes de performances, devenant à la fin des travaux un bâtiment « zéro carbone ». L’entrepreneur général Gillion Construct, en association momentanée avec la société Louis De Waele, ont été désignés comme entrepreneurs généraux pour ce projet design & build et ont fait preuve d’une flexibilité exemplaire lors de l’exécution, pour répondre aux exigences du maitre d’ouvrage et fournir un résultat final irréprochable.

« Nous avons dû constamment nous adapter, notamment face aux nombreuses modifications de plans survenues en cours de route. D’ordinaire, nous prévoyons des agendas pour la durée totale du chantier. Dans le cas du projet de la Cité Administrative, nous devions le réorganiser semaine par semaine, tout en sachant que celui-ci pouvait être de nouveau modifié à tout instant », résume parfaitement Ludovic Trolle, conducteur de chantier pour Gillion Construct. 

Au vu du programme chargé et volatil, le phasage s’est révélé difficile à gérer, avec 18 étages en travaux simultanément : « Nous étions encore occupés par des tâches de gros œuvre à certains endroits, quand d’autres étaient déjà en parachèvement. Nous étions même parfois à différentes phases d’avancement sur un même étage », précise-t-il encore.

Cette flexibilité a été aussi mise à contribution avec la situation contextuelle du chantier, qui s’est déroulé pendant la période Covid et du conflit russo-ukrainien. Ces événements ont entrainé de nombreuses perturbations par rapport à un déroulement ordinaire de chantier. Retards de livraison, modifications de matériaux prévus initialement et hausse générale des prix ont pesé lourd mais, malgré ces difficultés, les délais fixés ont pu être tenus, démontrant ainsi l’étendue de la flexibilité et des capacités d’adaptation de l’entrepreneur même dans les circonstances les plus extrêmes. 

La nouvelle Cité Administrative peut se targuer d’être un bâtiment « zéro carbone », grâce notamment à une isolation performante de l’enveloppe, l’installation de panneaux photovoltaïques, un système d’éclairage intelligent et l’implémentation d’un système de chaleur par géothermie, composé de 4 puits de 15 mètres de profondeur creusés dans le gravier du lit de la Meuse. De plus, le bâtiment se veut user-friendly et adapté à 100% aux PMR, pour des conditions de travail optimales et pour le confort des visiteurs.

Les équipes ont dû faire face à d’autres difficultés pour le projet de la Cité Administrative. Le sujet le plus épineux fut sans aucun doute la gestion de ce que Johann Bombaerts, Gillion Construct, a baptisé le « triangle infernal », soit le respect des normes, impositions et restrictions incendie – acoustique – stabilité : « Dès que nous trouvions une solution pour l’une des catégories, celle-ci ne correspondait pas aux obligations liées aux deux autres. Nous avons passé des heures à chercher des solutions qui convenaient simultanément pour ces trois aspects ».

L’entrepreneur général a aussi dû composer avec des difficultés liées au bâtiment en lui-même. Symbole de l’architecture moderniste des années 60-70, il n’était pas spécialement adapté aux objectifs de rénovation : « Nous ne disposions par exemple que très peu de hauteur en sous-plafond pour installer toutes les techniques nécessaires », ajoute Johann Bombaerts.

La loggia construite au 1er étage mérite également une mention particulière. L’équipe de conception a en effet pris le parti de la suspendre, face à une situation pour le moins particulière : « Une construction traditionnelle sur colonnes et dalles en béton exigeait des fondations en sous-sol solides. Malheureusement, le sous-sol à ce niveau était déjà occupé par un parking, appartenant à un voisin qui ne voulait pas en voir la superficie réduite. Il a donc fallu réfléchir autrement, ce qui a été fait en optant pour une loggia suspendue, avec une structure métallique et ossature bois. Ceci a demandé des études de stabilité poussées et complexes, mais les efforts ont payé. Esthétiquement et architecturalement, il s’agit d’une véritable réussite », conclut-il.